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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 13:22

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Parfois on a l'impression d'aller mieux, on se croit forte et sur la voie de l'acceptation . Et puis il suffit d'un rien pour sombrer à nouveau. Ce rien ça a été hier l'annonce d'une grossesse sur mon lieu de travail. La 5ème depuis que mon attente a commencé. Nous sommes une petite équipe composée exclusivement de femmes. Ainsi celle qui confirme les statistiques c'est moi, l'infertile c'est moi, il n'y a plus aucun doute.

A chaque nouvelle annonce je trouvais la force (une fois le choc de la surprise atténué) de me dire que la prochaine ce serait moi, parce qu'il y a une justice et que la vie m'a fait attendre trop longtemps et finalement tout finit par arriver.

Depuis hier soir je n'y crois plus. J'en suis au stade - et certaines vont me détester à la lecture de ces lignes - où j'aimerais même avoir fait une fausse couche, pour avoir cette certitude que ne serait-ce qu'une ébauche de vie peut se nicher dans mon ventre.

J'aimerais être seule sur une île pour ne plus me sentir différente, amoindrie, handicapée. Aujourd'hui je suis une étrangère parmi mes semblables, je ne peux plus cacher ma tristesse et j'attire des regards compatissants qui ne me sont presque d'aucun réconfort.

Les années passent, l'histoire se répète inlassablement. L'année dernière à la même période déjà j'avais déjà vécu cette scène avec une autre collègue. La vie avance, les autres avancent et je reste figée. 

Petite déjà je ne grandissais pas, il a fallu que la médecine me vienne en aide, à coup de décapeptyl (!). Deux ans durant lesquels on a retardé mon évolution de femme pour me faire gagner des centimètres. A presque 32 ans, soit 20 ans plus tard, faudra-t-il encore que j'en prenne pour devenir mère? Je ne sais plus qui je suis. Je ne sais plus si je peux avoir une vie de femme.

Voir le positif : J'ai enfin réussi à pleurer devant ma psy. La colère a disparu pour laisser place à une vraie expression de tristesse. Je me suis vengée sur une trés jolie paire de chaussures, ce qui ne met pas en doute mon statut de femme en un certain sens...

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commentaires

B
<br /> Je pense que si je devais subir une FC, je ne m'en remettrai pas...mais au moins je saurais que c'est possible...ce sont des mots durs, mais réels tu as raison.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Les annonce nous enfoncent encore un peu plus à chaque fois... Tout ça n'est pas simple. J'espère que parler au psy peut t'aider.<br /> Je comprends ce que tu veux dire pr la FC, ça donne espoir mêm si la fin n'est pas heureuse.<br /> bise<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> oui, et je ne comprends plus comment les gens peuvent me dire "sois patiente, ton tour viendra", même dans leur bouche je trouve que ça sonne faux, j'ai l'impression que plus personne n'y croit.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Dans ces moments-là, essaie de t'isoler, de te protéger. Ce n'est pas évident quand on partage le même bureau qu'une femme enceinte, mais, en attendant que notre tour vienne, il faut essayer de<br /> préserver le peu de sérénité qu il nous reste. J'ai subi l'année dernière, dans une équipe qui comptait 30 personnes, 10 annonces de grossesse, dont 3 dans mon bureau. Toutes les conversations ne<br /> tournaient qu'autour de ça. Je devenais folle. J'ai coupé les ponts avec la plupart de mes amis ou mes proches, jeunes parents ou déjà "multipares". Ces gens là n'existent plus pour moi. Mais<br /> l'isolement est moins douloureux que la confrontation.<br /> Lorsqu'après tant d'années d'essai, même avec les techniques les plus invasives, les plus poussées, rien ne nous permet de croire qu'une accroche est possible, on finit par espérer, ne serait-ce<br /> une FC pour être rassurée, pour se dire qu'on début d'implantation est possible.<br /> Le chemin qu'il nous reste à parcourir est encore long. Avec des hauts et des bas. Garde espoir. Un jour nous y arriverons aussi.<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Je vois que tu connais ça aussi et puissance 10... je me sens petite joueuse. Je ne sais pas si l'isolement est une solution à long terme, n'est-ce pas fuir la situation, ne faut-il pas mieux<br /> faire face et continuer à être dans la vie pour enfin peut-être accepter un jour. Je ne sais pas hein, je n'ai pas la solution, je réfléchis juste...En tout cas c'est réconfortant de se sentir<br /> moins seule au moins sur la blogosphère sinon dans la vraie vie. Merci pour vos messages<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> J'en suis au même point que toi mais je suis plus vieille (34 ans),j'attends depuis un an de plus, j'ai fait 4 IAC, I FIV et I TEC foireux, là je suis en attente du dernier, pas la moindre<br /> accroche, j'ai mal quand j'apprends des grossesses mais je garde espoir qu'un jour j'y arrive, alors pourquoi pas toi ?<br /> <br /> <br />
Répondre
O
<br /> <br /> Peut-être aussi parce que je suis déjà belle-mère et que ça crée un gros décalage dans mon couple face à cette infertilité. Je me sens vraiment seule et suis assaillie de doutes et<br /> d'incompréhension. Et aussi que dans ces moments là j'ai beaucoup de mal à continuer à assumer mon rôle pleinement.  J'espère que l'espoir reviendra vite mais pour l'instant je suis dans la<br /> partie sombre du tunnel.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> ps évident les annonces de grossesse... que ce soit au boulot, en plein repas de famille... Je crois que je n'arriverai jamais à m'y faire non plus<br /> courage<br /> <br /> <br />
Répondre
O
<br /> <br /> Merci. Courage à toi aussi, les choses vont s'accélerer pour toi maintenant, allez on croise les doigts!<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : In the waiting line... chroniques d'une infertile
  • : Mon combat pour avoir (peut-être) un bébé un jour.
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  • WaitingLine
  • Jeune trentenaire, parisienne, nullipare et belle-mère qui aimerait aussi devenir mère tout court.
  • Jeune trentenaire, parisienne, nullipare et belle-mère qui aimerait aussi devenir mère tout court.

PARCOURS

2009

Mars  : on va avoir un bébé, normalement, naturellement évidemment. L'homme a déjà un petit.

Septembre  : premiers doutes et début des examens pour moi: Dosages hormonaux, échographies, hystérographie...tout est normal. On attend.

2010

Juillet :  Monsieur se décide à faire son spermogramme >  8% de typiques. On flippe un peu.

2011

janvier : nouveau spermogramme: 15 % de typiques. Finalement on est quasi dans la norme. On nous classe dans la catégorie "infertilité idiopathique". Rien ne nous empêche de concevoir paraît-il...Ca peut marcher naturellement ou pas, ou maintenant ou dans 10 ans...  On est désorientés.

février : IAC 1 , réalisée dans un cabinet privé - négative. Découverte d'un polype lors d'une des échographies de monitoring.

Mai : hystéroscopie sous AG pour enlever le polype. En fait il n'y avait pas de polype.  Qu'ils sont drôles ces échographes!

septembre  : RDV centre AMP - IMM- En route pour la suite des IAC. On y croit.

novembre  : IAC 2- négative. On s'accroche on continue.

2012

janvier  : IAC 3 - négative. On doute.

février : IAC 4 - négative. On est découragés.

mars  : IAC 5 - négative, bien sûr. On n'en peut plus.

avril : L'hypothèse du "pas de chance / idiopathique" me déprime et m'agace au plus haut point. Pause de quelques mois pour cause de grosse fatigue morale et physique. Consultation auprès d'un nouveau gynéco pour un second avis. On est très fatigués.

juillet: Changement de centre. Nouveau départ. Nouvel espoir.

septembre : FIV 1 - 13 ovocytes - 0 embryon -ca s'appelle un " Echec total de fécondation".On est anéantis.
Dépression.

octobre : Caryotypes et X fragile OK.

novembre :  Hystéroscopie : ablation de 3 polypes.


2013

février : FIV ICSI 1 bis. 1 embryon transféré. 5 sur la banquise.



 

 

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