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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 10:34

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Il y a parfois des événements qui jalonnent la vie qui vous font reculer, avancer ou encore qui créent des cassures définitives.

L'épisode de cette première FIV "morte dans l'oeuf" - si je puis dire - a constitué pour moi un point de rupture.

Suite à l'annonce de l'échec de fécondation, ca a été direction le psy en urgence.

J'avais déjà fait une psychothérapie l'an passé pendant les inséminations. Il me semblait que ca m'avait aidé, et j'avais cessé lorsque je me suis sentie assez forte pour accepter mon sort et continuer seule le chemin. Avec cette certitude : les efforts allaient payer, un jour je serais mère.

Et puis là, tout a basculé. J'ai mis des mots nouveaux sur la situation, cette situation que j'ai vécu comme une "petite mort".

J'ai regardé ma vie : la vie personnelle , la vie professionnelle. Et j'ai réalisé que ce n'était plus possible. Je ne vis plus : je survis, je serre les dents, je suis en apnée.

Impossible pour moi de continuer à être positive pour notre projet familial pour l'instant. Impossible aussi de retourner travailler.

Cela fait bien 2 ans que je m'accroche tant bien que mal dans un milieu professionnel anxiogène et toxique, sous le joug d'un management par la pression, où la cadence est rythmée par l'urgence en permanence. 6 ans que je suis dans cette boîte. Je suis désormais la plus ancienne. J'ai vu toutes mes collègues qui étaient avec moi au début partir les unes après les autres et/ou tomber enceinte. J'ai vu les nouvelles recrues, y compris mes stagiaires embauchées par la suite, tomber enceinte, une fois, deux fois, puis partir aussi...

Pour ma boss je suis un élément fragile, de par mes difficultés de procréation. Je suis "obsessionnelle" selon ses propres mots. Je n'évolue pas.

Je suis en arrêt depuis 1 mois pour dépression, et je ne peux plus y retourner. Je n'ai plus les ressources pour faire face au rythme, à l'ambiance, aux clients, à la hiérarchie. Etre réactive dans la minute, rendre des comptes en permanence sur l'avancée de mon travail. Avoir peur de ne pas y arriver, de mal faire.

Je culpabilise car je me sens faible, comme une petite fille qui ne veut plus aller à l'école. J'y pense tout le temps. J'ai peur.

Aujourd'hui ma vie est comme suspendue à deux paramètres :

- les résultats des examens qui nous diront si on peut continuer la PMA ou pas et envisager ou pas un avenir familial.

-trouver un moyen de ne pas retourner à ce travail et prendre le temps de me reconstruire pour envisager un nouvel avenir professionnel, différent et où je pourrais m'épanouir et me sentir valorisée.

Je crois que jamais je ne me suis sentie dans une situation aussi inconfortable.

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commentaires

P
Prends le temps de te reconstruire. Prends le temps de respirer.<br /> La psychothérapie m'a beaucoup aidé à mes 30 ans et à cette époque là je ne savais pas que j'étais infertile. Maintenant, je me fais suivre par une relaxologue qui me masse et qui m'apprend à gérer<br /> mon stress. Elle me redonne confiance en moi. Tu devrais peut-être essayer.<br /> J'aimerai t'aider mais toi seule peut sortir de ce trou. Le fait de s'écrouler permet de se relever encore plus forte mais il ne faut pas que cela dure trop longtemps. Moi aussi au boulot je les<br /> vois toutes partir en congés mat et je me sens un peu comme le vilain petit canard, comme la nana pas normale. Tu souffres tous les jours je sais. Mais il faut que tu reprennes confiance en toi,<br /> que tu n'es plus peur. ça m'énerve parce que j'aimerai t'aider mais devant cet écran je me sens impuissante. Je pense à toi et n'hésites pas à me contacter par mail si besoin. Je sais ce que tu<br /> peux ressentir.<br /> Je t'embrasse fort et j'espère que tu vas reprendre du poil de la hyène
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W
<br /> <br /> Merci ma belle. Finalement c'est un mal pour un bien car cette étape me permet de regarder ma vie autrement et de me rendre compte que j'ai un besoin vital de changement. En effet je ne peux pas<br /> gérer la PMA dans ces conditions, et je dois m'épanouir à côté pour pouvoir continuer. Ta relaxologue est sur Paris? Je pense fort à toi aussi.<br /> <br /> <br /> <br />
M
C'est pas possible :( pourquoi le sort s'acharne-t-il comme ça ? j'suis de tout coeur avec vous !<br /> Je crois que ce que je ressens en ce moment doit être 10 fois moins dur que ce que vous pouvez ressentir...et je n'imagine même pas la douleur et la désorientation que ça doit être...<br /> J'espère sincèrement que le psy va t'aider moralement et que la prochain sera la bonne, vous en avez déjà tellement chier !
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W
<br /> <br /> Merci Pirouette. courage pour ton parcours, garde espoir surtout.<br /> <br /> <br /> <br />
C
de tout coeur avec toi !<br /> après 4 ans d'essai et 4 fausses couches dont 2 opé, 39ans, belle-mère mais toujours pas mère...<br /> pas facile de garder la tête hors de l'eau !!!<br /> mais c'est grâce à un témoignage comme le tien qu'on se sent moi seule (un peu)
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W
<br /> <br /> Merci Céc. Bienvenue sur mon blog.Ton parcours a l'air très douloureux... j'espère que bientôt tu nageras tranquillement à la surface. Il faut s'accrocher jusqu'au bout quoiqu'il arrive. Et<br /> bienvenue dans le clan des "marâtres infertiles"...<br /> <br /> <br /> <br />
6
Je rejoins les commentaires précédents. Tu ne peux pas cumuler et gérer 2 situations aussi stressantes et douloureuses. Alors comme malheureusement on ne peut pas choisir de quitter l'infertilité,<br /> quitte ce job. Je ne connais pas votre situation, ton job, ton secteur d'activité mais il s'agit de ta survie et même si c'est dur pendant quelques temps, lâche ce job qui te mine et donne toi les<br /> moyens de rebondir la dessus. Quitte à réflechir à ce qui te plairait vraiment, à créer peut être le job qui te plait en indépendant (on en devient pas millionnaire mais c'est parfois plus<br /> épanouissant). Pense à toi. Il te faut des forces pour affronter la dureté de la situation perso/Pma alors enlève toi cette épine du pied surtout que tu sembles maltraitée dans ton poste actuel (te<br /> dire que tu es "obsessionnelle" c'est choquant je trouve. Courage. J'avais lu un jour dans un truc de psycho à 2 balles que quand on va très mal il faut chaque jour s'obliger à faire un truc dont<br /> on soit "content" (de ranger son placard à des trucs plus grandioses), parfois j'y pense même si je ne le fais pas tjs. c'est une métaphore mais il faut que le travail soit un truc dans lequel on<br /> se sent par moments au moins reconnu, compétent, légitime sinon c'est trop anxiogène. Courage. Apo
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W
<br /> <br /> Oui, tu vois cette conversation date de plus de deux ans, et j'y pense encore, l'adjectif "obsessionnelle" m' a atteinte au plus profond de mon désir d'enfant. Parfois il y a des mots qui tuent.<br /> Bisous<br /> <br /> <br /> <br />
K
Je pense fort à toi. C'est extrêmement dur ce que tu traverses, et tu fais vraiment bien d'aller voir un psy - c'est essentiel.<br /> Parfois toucher le fond, ça permet de rebondir, pour repartir autrement. Là tout de suite tu n'arrives pas à y voir clair, sur comment avancer, mais les choses vont changer - de toute façon ce<br /> n'est pas possible autrement, vu où tu en es arrivée. Des solutions il y en aura toujours, même si tu ne les connais pas là tout de suite. Alors vas-y un pas après l'autre, et mets-toi toi et ton<br /> bien-être au centre de tes préoccupations, le reste c'est secondaire. Si tu peux rester en arrêt maladie un mois de plus, voire plus, pour te reconstruire, ce ne serait pas du luxe...<br /> Courage ma belle.
Répondre
W
<br /> <br /> Merci. Je pense fort à toi aussi.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : In the waiting line... chroniques d'une infertile
  • : Mon combat pour avoir (peut-être) un bébé un jour.
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  • Jeune trentenaire, parisienne, nullipare et belle-mère qui aimerait aussi devenir mère tout court.
  • Jeune trentenaire, parisienne, nullipare et belle-mère qui aimerait aussi devenir mère tout court.

PARCOURS

2009

Mars  : on va avoir un bébé, normalement, naturellement évidemment. L'homme a déjà un petit.

Septembre  : premiers doutes et début des examens pour moi: Dosages hormonaux, échographies, hystérographie...tout est normal. On attend.

2010

Juillet :  Monsieur se décide à faire son spermogramme >  8% de typiques. On flippe un peu.

2011

janvier : nouveau spermogramme: 15 % de typiques. Finalement on est quasi dans la norme. On nous classe dans la catégorie "infertilité idiopathique". Rien ne nous empêche de concevoir paraît-il...Ca peut marcher naturellement ou pas, ou maintenant ou dans 10 ans...  On est désorientés.

février : IAC 1 , réalisée dans un cabinet privé - négative. Découverte d'un polype lors d'une des échographies de monitoring.

Mai : hystéroscopie sous AG pour enlever le polype. En fait il n'y avait pas de polype.  Qu'ils sont drôles ces échographes!

septembre  : RDV centre AMP - IMM- En route pour la suite des IAC. On y croit.

novembre  : IAC 2- négative. On s'accroche on continue.

2012

janvier  : IAC 3 - négative. On doute.

février : IAC 4 - négative. On est découragés.

mars  : IAC 5 - négative, bien sûr. On n'en peut plus.

avril : L'hypothèse du "pas de chance / idiopathique" me déprime et m'agace au plus haut point. Pause de quelques mois pour cause de grosse fatigue morale et physique. Consultation auprès d'un nouveau gynéco pour un second avis. On est très fatigués.

juillet: Changement de centre. Nouveau départ. Nouvel espoir.

septembre : FIV 1 - 13 ovocytes - 0 embryon -ca s'appelle un " Echec total de fécondation".On est anéantis.
Dépression.

octobre : Caryotypes et X fragile OK.

novembre :  Hystéroscopie : ablation de 3 polypes.


2013

février : FIV ICSI 1 bis. 1 embryon transféré. 5 sur la banquise.



 

 

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