Avec ses vêtements ondoyants et nacrés,
Même quand elle marche on croirait qu'elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.
Comme le sable morne et l'azur des déserts,
Insensibles tous deux à l'humaine souffrance,
Comme les longs réseaux de la houle des mers,
Elle se développe avec indifférence.
Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l'ange inviolé se mêle au sphinx antique,
Où tout n'est qu'or, acier, lumière et diamants,
Resplendit à jamais, comme un astre inutile,
La froide majesté de la femme stérile.
Charles Baudelaire.
C'était la minute poésie du mardi.
Je l'illustre avec ce tableau du peintre Pierre Puvis de Chavannes qui m'est revenu en mémoire à la lecture de ces mots et qui s'intitule "Folle au bord de la mer" (1879). On peut le voir au Musée d'Orsay.
Belle journée à toutes.