Fallait pas y aller au BHV un samedi après-midi de pré-rentrée. Avais-je vraiment besoin de la trouver tout de suite cette poignée de tiroir?
Samedi 27 août, le BHV au 4ème étage rayon déco, c'était le rendez-vous des jeunes couples qui glanent la lampe, le rideau, le coussin pour la chambre de bébé. Généralement madame avance avec un air déterminé en caressant son ventre ou en se massant le dos, et monsieur suit docilement (on sent bien que ça le fait chier parfois...) en traînant le chariot. C'est la maternité dans toute sa gloire.
Et au milieu d'eux il y avait moi (pas que hein mais c'était comme si...) qui cherchait ma poignée de tiroir, et je me suis sentie assez pathétique parce que question déco / ameublement ce qui me fait fantasmer, les objets du désir le plus ardent dans mes rêves les plus fous c'est :
et aussi ça :
et la jouissance ultime pour moi ce serait un jour de me faire une séance shopping pour acquérir les objets ci-dessus, et je serais vêtue de mon autre objet du désir du monde magique de celles qui savent faire des enfants... ça!
Les vacances dans la maison perdue au fin fond d'un champ d'oliviers m'avaient permis de faire un break de ce symptôme de "l'étrangère parmi ses semblables" qui me colle à la peau, et qui est douloureux par rapport à mon histoire de petite fille.
Et voilà que dès le retour à Paris ça recommence, d'abord avec unetelle qui est tombée enceinte sous implant contraceptif, ensuite avec untel croisé dans la rue dont la compagne a découvert sa grossesse alors qu'elle allait consulter pour un mal de ventre. Et puis le BHV, tu y entres tu es une femme normale, toute contente de retaper un meuble ancien trouvé dans la rue et tu ressors tu es la nullipare infertile, tu as ta poignée de porte mais ta bonne humeur s'est perdue entre le rayon stickers muraux et les tringles à rideaux. Différente. Jalouse. Triste.
En temps d'infertilité, il fait bon vivre loin des grandes villes, loin des gens aussi en fait.
J'ai arrêté de fumer il y a 3 mois. J'adorais fumer, mais dernièrement je n'y prenais plus aucun plaisir car j'y voyais une potentielle cause de mon infécondité, et le discours des médecins allant aussi dans ce sens, je voulais être clean pour mon rdv à l' AMP de l'IMM en septembre. C'est bien connu : où il y a de la gêne il n'y pas de plaisir. La culpabilité l'a emporté sur le plaisir, et c'est très bien comme ça. Mais quand même parfois... hier après-midi devant le BHV rue de Rivoli, avec ma petite poignée de tiroir dans mon sac, et en attendant que le déluge cesse, j'aurais bien fumé une clope... juste pour le réconfort.